Compte-rendu du forum consacré à la transition écologique et solidaire qui s’est tenu le jeudi 28 février au Scarabée, à Chambéry-le-Haut
Merci d’être venu.e.s nombreux pour la présentation de nos propositions visant à activer la Transition écologique et solidaire à Chambéry et sur son agglomération !
Un état des lieux du territoire a fait ressortir les enjeux auxquels nous sommes et serons confrontés :
– autosuffisance alimentaire très insuffisante
– consommation d’énergie par habitant plus importante que sur d’autres territoires comparables,
– retard en terme de maitrise des émissions de gaz à effet de serre
– dégradation de la qualité de l’air au cours des 5 dernières années
– réchauffement climatique déjà visible et qui va significativement s’amplifier dans les années à venir
Face à l’urgence d’agir sur ces indicateurs de la dégradation de l’environnement, et donc de notre cadre de vie à court et long terme, nous avons fait le constat avec Jean Benoit Cerino (élu actuel de l’opposition, co-listier) du manque de volontarisme des élus majoritaires sortants en la matière, alors même qu’un cadre d’action et des diagnostics sont posés clairement pour agir vite et fort. Florence Vallin-Ballas et Catherine Chappuis, élues de l’agglomération et maires d’autres communes du territoire, ont exposé les intentions louables du Plan Climat Air Energie Territorial adopté fin 2019 (en toute fin de mandat, il était temps !) par Grand Chambéry, mais assorti de moyens de la collectivité très insuffisants eût égard aux objectifs fixés et aux besoins identifiés.
Détermination, méthode, exemplarité, et accompagnement au changement des acteurs du territoire, sont les points cardinaux des propositions que nous portons avec Chambéry en commun pour activer la transition écologique et solidaire.
> La détermination des élus est primordiale, elle conditionne la capacité à imprimer une vision durable du territoire, et Béatrice Santais – maire de Montmélian et présidente de la communauté de communes Coeur de Savoie – l’a rappelé en exposant les efforts réalisés par la Ville de Montmélian pour mettre en oeuvre et évaluer l’impact d’une politique de transition écologique et solidaire ambitieuse qui se traduit par l’obtention d’un label – avec un très bon score – reconnu à l’échelle européenne, Citergie. Son témoignage a été complété par l’intervention d’une société coopérative d’énergie partagée, qui a présenté les outils à disposition des collectivités pour dynamiser la production d’énergie renouvelable au moyen de la mobilisation de citoyens « investisseurs », et dont l’action suppose le concours de la collectivité pour être mise en oeuvre (mise à disposition de toitures, soutien financier)
> La méthode, activer la transition « avec et pour tous », vise à susciter l’implication de l’ensemble des acteurs locaux (citoyens, entreprises, associations, administrations…) pour entreprendre les actions nécessaires à l’adaptation de notre territoire aux crises écologiques et contribuer à l’urgence de stopper ces bouleversements. Impliquer, cela suppose de favoriser la participation et donc de sensibiliser, expliquer et former les acteurs, mettre à disposition des ressources pour favoriser l’émergence de projets d’intérêt collectif, mais aussi suivre et évaluer les politiques locales, dans le cadre de relations à reconstruire entre élus et société civile sur un territoire où le manque de considération des acteurs a été maintes fois exprimé. Les interventions de nos co-listières Claudine Bonilla (urbaniste/écologue) sur la végétalisation de la ville, et de Julie Rambaud (experte en santé environnementale) sur les inégalités environnementales, ont permis de mettre en lumière l’importance fondamental d’octroyer un véritable « pouvoir d’agir » aux acteurs du territoire pour que notre démarche de transition soit acceptée, portée, et in fine efficace.
> L’exemplarité de la collectivité est la condition nécessaire pour entrainer l’ensemble des acteurs du territoire à évoluer dans leurs pratiques. Une collectivité qui s’applique à elle même les principes qu’elle souhaite voire appliqués par ses concitoyens a une capacité d’entrainement incontestable, mais également un effet moteur pour enclencher une dynamique structurante sur les sujets concernés : Edith Monin (secrétaire de mairie, co-listière) a exposé les potentialités du territoire pour offrir des repas bons à tous points de vue en restauration collective, tandis que Laura Khirani (architecte, co-listière) a mis en lumière l’impact plus que positif – et à tous points de vue là encore – des opérations de construction et rénovation immobilières s’appuyant sur une réglementation environnementale exigeante.
> L’accompagnement au changement de pratiques des acteurs du territoire est déterminant pour que l’impact de la politique de transition soit significatif. De nombreux dispositifs et structures d’accompagnement au changement, dans tous les domaines, existent, et il faut les soutenir pour que chacun puisse trouver des réponses aux difficultés liées à l’évolution des pratiques. De même qu’il faut valoriser les acteurs qui entreprennent ces changements, à l’instar des actions présentées par notre co-listière Raphaëlle Mouric (commerçante) engagée dans une démarche active d’éco-responsabilité professionnelle (valorisation des déchets, utilisation de matières éco-sourcées, etc)
Ces échanges donnent lieu à un constat : bien qu’elle dispose de leviers importants en matière d’actions environnementales et sociales, la ville ne peut pas agir seule. Le cadre intercommunal est l’échelon évident d’action au niveau local, mais une collaboration étroite avec les autres collectivités est nécessaire pour être efficace. François Chemin (conseiller régional, membre de la commission énergie climat de la Région, et vice président de Savoie Déchet) l’a clairement démontré en ce qui concerne la gestion des déchets, de même que Béatrice Santais et Thierry Repentin ont mis en avant l’intérêt majeur à travailler ensemble – dans nos agglomérations voisines – sur des sujets aussi structurants que les transports (réseau unique de transports en commun) ou l’alimentation (politique foncière et agricole mobilisant l’établissement public foncier local).
Enfin, Thierry Repentin a conclu la soirée en rappelant le caractère « transversal » de ces actions : cette vision de la transition écologique doit infuser dans tous les domaines et à tous les niveaux de la ville et de l’agglomération, pour produire ses effets et permettre d’atteindre les objectifs ambitieux que nous nous fixons en la matière.
Les crises écologiques imposent d’agir vite et à tous les niveaux. Il ne suffit pas de déclarer l’urgence !
S’adapter est une nécessité absolue pour ne pas subir les changements à l’œuvre et leurs conséquences bien réelles sur notre territoire. La commune et l’agglomération doivent être exemplaires pour réduire leur empreinte écologique et aider
les habitants, entreprises et collectivités à faire évoluer leurs pratiques. La lutte contre les inégalités et l’implication de toutes et tous seront décisives pour mener la transition.
Nous pouvons mobiliser l’ensemble des acteurs du territoire autour d’un projet commun et porteur d’opportunités réelles pour le territoire chambérien. Au sein même de l’équipe municipale, un.e adjoint.e dédié.e sera désigné.e et le travail sera mené
de manière transversale. Chambéry peut devenir un modèle européen de la transition écologique et solidaire.
