
Je participais vendredi dernier à la session plénière du Conseil départemental. Un document sur une démarche « circuits court – alimentation » était soumis au vote des élus. L’intention est louable : comment développer et structurer les circuits courts à l’échelle savoyarde ?
Il faut bien entendu associer tous les acteurs : les collectivités locales, les professions agricoles, la chambre d’agriculture…
Mais l’enfer est pavé de bonnes intentions… Certes, une production en circuit-court réduit le bilan carbone des produits. Cela toutefois ne dit rien de leur qualité ! Comme l’a rapporté la presse, j’ai regretté que le rapport soumis aux élus n’évoque pas la dimension qualitative. J’ai notamment demandé au président du Conseil départemental que le « bio » soit mentionné. C’est un signe fort indispensable pour montrer que production locale et production de qualité ne sont pas opposées.
Il était temps que le Département se mobilise car nous avons du chemin à parcourir. La Savoie est le dernier département de la région Auvergne-Rhône-Alpes en nombre d’exploitations et de surfaces certifiées bio ! Plus inquiétant, nous sommes aussi loin derrière en matière de conversion des surfaces agricoles vers le bio. En 2018, nous faisons deux fois moins que la Haute-Savoie et presque dix fois moins que l’Isère et le Puy-de-Dôme !
Il faut bien sûr que l’Etat s’engage plus fortement qu’aujourd’hui, mais les collectivités peuvent et doivent aussi agir concrètement. Il ne suffit pas de déclarer « l’urgence climatique » si les actes ne suivent pas. C’est pourquoi, comme de nombreux Chambériens, je me suis exprimé contre la disposition du nouveau plan local d’urbanisme (PLUI-HD) qui menace des terres maraichères du Grand Chambéry.
Je me réjouis donc qu’après débat il ait été retenu d’insérer dans le texte soumis au vote des Conseillers départementaux ce vendredi « le développement de la filière bio » comme une ambition politique. Cela servira de base pour mobiliser les décideurs locaux à sauvegarder et développer les surfaces agricoles dédiées à la filière bio.
Qu’allons-nous mettre dans nos assiettes demain ? Quelle transition agroalimentaire du territoire chambérien ? Tous ces enjeux économiques, sociaux et environnementaux devront être au cœur de la campagne municipale.